Composée en 1686 à l'intention des festivités données par le duc de Vendôme en l'honneur de la visite du Grand Dauphin dans sa propriété du château d'Anet, Acis et Galatée est la dernière oeuvre achevée de Lully. Narrant les amours du berger Acis et de la déesse Galatée, fille de Nérée, poursuivis par l'ire du cyclope Polyphème épris de la néréide, l'oeuvre signe la première collaboration de Lully avec le librettiste Campistron, après le retrait de la scène de son fidèle collaborateur Quinault. On y découvre quelques trésors d'invention, comme le duo de hautes-contre (ténors aigus) "Ah ! je succombe au tourment qui m'accable" ou la marche pour l'entrée de Polyphème, dont les flûtes illustrent la grossièreté. Lully, enfin, offre à Galatée ses plus belles inspirations, avec les airs "Enfin, j'ai dissipé la crainte" ou "Que ne puis-je expirer après ce coup funeste ?", concluant ainsi magistralement son oeuvre. Il décède en mars 1687, quelques mois après la création, laissant Achille et Polyxène sur son pupitre.